Concours Bio 2021

Toutes les photos de ce concours ont pour thème des organismes sous-marins de la Méditerranée. Si vous êtes curieux, vous pouvez en retrouver quelques-unes sur les nombreuses pages de narcoses qui relatent nos aventures au bord de la grande bleue.

06 janvier - Photo 4 - réponses closes (20 janvier)


© Thierry Lafaye

Voici un individu qui ne partage pas notre enthousiasme pour le mérou. Il est vrai que les poulpes sont un de leurs mets favoris !

Q

Le poulpe a du cœur. Il en a même trois !

Et sa noblesse ne fait aucun doute, vu qu'il a du sang bleu !

  • Vrai
  • Faux

Réponse

Doublement vrai

  Plus de précisions

Le poulpe a en effet 3 cœurs : un principal qui sert à faire circuler le sang dans tout l'organisme et deux cœurs branchiaux (au niveau de chaque branchie donc) dont la fonction semble être de favoriser la circulation du sang dans les branchies pour mieux assurer son oxygénation.

Et s'il a le sang bleu, c'est tout simplement qu'en place d'hémoglobine, il a de l'hémocyanine ... qui joue le même rôle !

Q

Le poulpe est un octopode. Parmi les animaux suivants, qui en est aussi ?

  • La seiche
  • Le crabe
  • Le scorpion
  • L'argonaute
  • Le vampire des abysses

Réponse

Ça dépend ;)

  • Le scorpion, l'argonaute et le vampire des abysses si on interprète "octopode" comme "ayant huit bras ou huit pattes"

ou

  • l'argonaute seulement si on l'interprète comme faisant partie de l'ordre des octopodes (Octopoda).

Les deux réponses sont donc considérées comme correctes.

  Plus de précisions

Oui, bon d'accord il y avait un piège. Mais revenons sur nos candidats.

La seiche possède huit bras et deux tentacules, elle est donc décapode.

Le crabe aussi est décapode (5 paires de pattes), mais c'est un crustacé. Donc un arthropode (qui signifie pattes articulées).

Le scorpion aussi d'ailleurs, mais lui est un arachnide (comme les araignées) et possède donc quatre paires de pattes.

L'argonaute est le vrai cousin du poulpe, appartenant à l'ordre des Octopoda (en quelque sorte les octopodes officiels)

Et récemment, les céphalopodes se sont enrichis d'espèces abyssales, comme le vampire des abysses. Celui-ci a bien huit bras (et deux filaments) mais il est fort différent des poulpes et des argonautes et n'appartient donc pas à l'ordre Octopoda, mais à un tout nouvel ordre créé pour lui : Vampyromorphida.

PS : pour la petite histoire, il a été créé un super-ordre : Octobrachia ou Octopodiformes qui regroupe tous les céphalopodes ayant au plus huit bras. Octopoda et Vampyromorphida sont des Octobrachia... Simple, non ?

Q

Lors d'une balade en Méditerranée, vous tenez absolument à croiser un poulpe.

Où allez vous chercher et qu'allez-vous chercher ?

Réponse

  • Où chercher ? dans les creux, les trous, les petites cavités...
  • Que chercher ? des coquilles de mollusques (souvent des bivalves) ou des petites pierres devant le trou ; on essaiera de distinguer l'œil, très caractéristique (les tentacules, elles, sont souvent repliées dans le trou).
  Plus de précisions

Le poulpe se nourrit surtout de crustacés et de mollusques (en particulier bivalves), plus rarement de poissons.
Il se cache dans des trous pour chasser à l'affût et brise les coquilles de ses proies, qui "décorent" ainsi l'entrée de son gîte. Il semble qu'il s'amuse à compléter la décoration en complétant avec des petites pierres. Certes, cette interprétation est assez anthropomorphique, mais elle correspond à des comportements de jeux ou de curiosité souvent observés chez les poulpes, dont l'intelligence est un terrain d'études pour de nombreux scientifiques.

06 janvier - Photo 3 - réponses closes (20 janvier)


© Thierry Lafaye

Un superbe mérou brun vient nous souhaiter la bienvenue à la Gabinière.

S'il est un poisson emblématique de la Méditerranée, c'est bien celui-ci. Et pourtant, il a bien failli disparaître dans les années 80, car si facile à chasser et pêcher. Les programmes actuels de protection, ainsi que les parcs naturels ont réussi à le sauver, au moins provisoirement.

Restons prudents et protégeons le mérou !

Q

Le mérou brun peut vivre en moyenne jusqu'à environ

  • 30 ans
  • 40 ans
  • 50 ans

Réponse

50 ans

  Plus de précisions

Le mérou vit donc assez longtemps. Au cours de sa vie, il évolue sexuellement. Juvénile, il est asexué ; puis il devient femelle vers 4 ans et enfin mâle vers 10/12 ans (pour une taille de 70 cm environ). Il ne cesse ensuite de grandir. Certains atteignent donc des tailles respectables, on parle de mérou de 1,4 m.
Ouais, ouais ... on n'est pas loin de Marseille non plus ;)

Q

Le mérou est peut-être de nouveau en expansion, il n'en reste pas moins espèce protégée.

Et, hélas, ce n'est pas la seule. Parmi les espèces suivantes, lesquelles sont protégées ?

  • Posidonie
  • Patelle géante
  • Rouget
  • Dauphin
  • Méduse œuf au plat

Réponse

  • Posidonie
  • Patelle géante
  • Dauphin
  Plus de précisions

La posidonie, endémique de Méditerranée, est protégée en France depuis 1988. L'herbier de posidonie est pris en considération en tant que biotope car il constitue l'habitat de nombreuses espèces.

La patelle géante (Patella ferruginea - à ne pas confondre avec Cymbula nigra qui est pourtant bien plus grande) est une des espèces les plus menacées de disparition en Méditerranée. Il est en France interdit de la tuer, de la capturer et de la garder chez soi, mais aussi de détruire son habitat.

Enfin, on peut croiser plusieurs espèces de dauphins en Méditerranée ... toutes sont protégées, toutes (à notre connaissance) sont sur la liste rouge des espèces en voie d'extinction (à des degrés divers, certes, mais tout de même)...

Q

Jusque dans les années 80/90, on ne voyait en France que des mérous mâles. Mais aujourd'hui on peut croiser des femelles et il semblerait même que des accouplements aient lieu.

Qu'est-ce qui peut expliquer cette évolution ?

Réponse

Plusieurs causes : le réchauffement climatique est sans doute en cause, car les mérous aiment se reproduire dans des eaux assez chaudes. Auparavant, ils se reproduisaient surtout (voire exclusivement) sur les cotes du Maghreb. Puis les individus migraient vers le nord et le temps d'arriver chez nous, étaient devenus mâles. Les femelles étaient donc rares en France.

Les mesures de protection (premiers moratoires en 1993) renforcent évidemment ces tendances.

  Plus de précisions

Si l'on veut détailler un peu le phénomène, voici ce que ça donne.

  1. Les mérous ayant l'habitude de frayer (donc de naître) en eaux chaudes, les juvéniles étaient auparavant présents dans le sud de la Méditerranée.
  2. Mais le mérou est solitaire et vit dans un trou, un creux de la roche. Comme il grandit tout au long de sa vie, il en change quand il s'y trouve trop à l'étroit, remontant ainsi le long des côtes espagnoles jusqu'en France.
  3. Chemin faisant, il a eu le temps de changer de sexe et ce sont des mâles qui s'installent sur nos côtes.
  4. Du fait du réchauffement climatique, les conditions de reproduction sont désormais plus favorables au nord de la Méditerranée. Les mérous se sont reproduits de plus en plus près de France et des femelles ont commencé à rejoindre nos côtes. Le ratio sexuel favorable à la reproduction une fois atteint (environ 10 femelles pour un mâle, sinon Monsieur boude) les mérous peuvent désormais frayer dans nos fonds marins.
  5. Et comme précisé dans la réponse, les mesures de protection sont venues renforcer ces conditions favorable
C'est très bien expliqué dans une émission "C'est pas Sorcier" sur Port-Cros : https://www.youtube.com/watch?v=tLISmwGMOmU (à partir de 15:30, si vous êtes pressé)

23 décembre - Photo 2 - réponses closes (13 janvier)


© Fabienne KASZEMACHER

Références

Fiches DORIS

Voilà une jolie murène qui nous fait un grand sourire...

Q

On aperçoit de jolies dents dans sa gueule entrouverte. Mais il est impossible de voir toutes ses dents car en particulier la murène possède deux paires de mâchoires.

  • Vrai
  • Faux

Réponse

Vrai

  Plus de précisions

En plus de sa mâchoire "classique", elle en possède une deuxième au niveau du pharynx (appelée mâchoire pharyngeale). Elle  s'avance dans sa bouche quand elle attaque une proie pour affermir la prise et la tirer vers le fond de la gueule.

Vous voulez voir ça ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Muraenidae#/media/Fichier:Pharyngeal_jaws_of_moray_eels-fr.svg

Q

À droite de la photo, on distingue deux grosses boules brunes. Qu'est-ce donc ?

  • des coraux
  • des éponges
  • des algues calcaires
  • des pierres

Réponse

Des éponges

  Plus de précisions

Il s'agit d'éponges-rognon ou éponges-cuir (Chondrosia reniformis pour les connaisseurs). Cette espèce ne possède pas de squelette (spicules ou spongine), mais garde une certaine consistance car ses tissus sont riches en collagène. On peut souvent la voir en train de "couler" : l'éponge s'étire jusqu'à se séparer en deux morceaux. C'est un parfait exemple de reproduction asexuée par bourgeonnement.

À noter : Les petites lamelles roses en bas de la photo sont ... une algue : Peyssonnelia. Cette espèce aime les zones ombragées, ce qui tend à montrer que cette photo a été pris dans un creux ou sous un surplomb, par exemple.

Q

Bien qu'elles aient une assez mauvaise réputation, il n'est pas rare de trouver les murènes en compagnie. Pouvez-vous citer des animaux que l'on rencontre souvent avec des murènes ?

Réponse

Des congres, d'autres murènes (parfois d'espèces différentes), mais aussi des crevettes nettoyeuses (nombreuses espèces)

  Plus de précisions

Son corps de serpent, sa gueule qui s'ouvre largement sur des rangées de dents pointues, sa manie d'ouvrir et fermer la gueule comme si elle nous menaçait (alors qu'elle ne fait que respirer), sa manie de se cacher dans les trous ... ou la puissance de son mouvement lorsqu'elle ondule en pleine eau, sa "férocité" quand elle chasse ... bref tout concourt à donner mauvaise réputation aux murènes.

Si l'on y ajoute des histoires peu engageantes, comme celle des Romains qui les auraient nourries avec des esclaves, ou l'image qu'en donnait Franquin dans "le repaire de la murène" (excellent album au demeurant), il ne manque plus que le cinéma pour que la murène dispute aux requins le titre de monstre marin numéro 1 ;)...

Cette image a peu de rapport avec la réalité. La murène est un prédateur nocturne, doté d'une mauvaise vue et qui chasse à l'odorat ; elle est d'après notre expérience plutôt craintive face à l'homme. Après, bien sur, si on s'amuse à l'embêter...

Références

Fiches DORIS

23 décembre - Photo 1 - réponses closes (13 janvier)


© Thierry Lafaye

Références

Fiche DORIS

Ceci est un magnifique spirographe, reconnaissable à son panache en forme de spirale.

Q

Les spirographes sont endémiques de Méditerranée

  • Vrai
  • Faux

Réponse

Faux

  Plus de précisions

On trouve des spirographes sur toutes les côtes de France Métropolitaine : Méditerranée, Atlantique, Manche et mer du Nord.

Q

À quoi lui sert son panache ?

  • À se nourrir
  • À respirer
  • À se déplacer
  • À faire joli

Réponse

  • À se nourrir
  • À respirer
  Plus de précisions

Le premier rôle du panache est respiratoire : ce sont les branchies du ver qui vit à l'intérieur du tube (qu'il a lui-même fabriqué avec de la vase agglutinée à son mucus).

Mais ce n'est pas tout : le panache a un aussi rôle alimentaire. Il piège les particules en suspension dans l'eau et les achemine vers la bouche (à l'orifice du tube) grâce à des bandelettes ciliées. Là, ce qui est comestible (algues, bactéries, plancton) est ingéré.

Le panache n'a en revanche aucune fonction locomotrice. Et quant à "faire joli", ce n'est pas à proprement parler une fonction en biologie ;) - sauf à favoriser parfois la reproduction, mais ce n'est pas le cas ici...

À noter : le panache du spirographe est constitué de deux lobes ; seul l'un des deux forme la spirale. Le nombre de spires varie de 1 à 6 selon l'âge de l'individu ; celui de la photo est donc déjà assez vieux...

Q

Le spirographe est le plus grand ver tubicole que l'on peut observer en Méditerranée. Y en a-t-il d'autres ? Pouvez-vous en citer quelques-uns ?

Réponse

Alors, très proches, nous pouvons citer les sabelles, bien sur, au moins deux autres espèces sur nos côtes : la sabelle (Sabella pavonina) et la petite sabelle (Sabella discifera).

Puis les serpules avec leur panache en fer à cheval, les protules dont on ne voit souvent que le tube calcaire, les polymnies autrement appelés vers spaghettis, les salmacines qui forment des petits buissons, etc.

  Plus de précisions

Il y a pléthore de vers tubicoles, même en se limitant à ceux que l'on peut voir à l'œil nu, sans creuser le sable. Pour le plongeur, la meilleure façon de les différencier est souvent la forme du tube, celle du panache et / ou la présence (ou non) d'un opercule à leur base (qui ferme le tube lorsque le ver rétracte son panache).

À noter : Bien que le nom scientifique du spirographe soit (pour le moment) Sabella Spallanzanii, ce n'est pas ce que l'on appelle communément une sabelle ! Car ce nom commun désigne, sur nos côtes, d'autres espèces du genre Sabella.

Ah la glorieuse incertitude des noms communs...

Références

Fiche DORIS