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Hervé

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Entre l'enfer et le paradis

Par erreur, un journal britannique avait annoncé la mort de notre Victor Hugo, dix ans avant qu'elle ne fût effective ! Loin de se confondre en excuses, le quotidien se targua d'avoir été le premier à publier l'information dès qu'elle fut réelle ! 
Les journalistes ont tendance à amplifier le tragique, en l'affublant d'un coefficient numérique Temps Espace erroné.
 
Ainsi, à l'Ile Maurice, en moins d'une semaine, au mois de novembre 1999, deux personnes ont été tuées par des requins et les extrapolations les plus fantaisistes fusèrent en tous sens dans les quotidiens locaux.

Victor Hugo, déjà cité, commençait son roman Notre Dame de Paris par une inscription grecque signifiant Fatum, Fatalité ou Destin.

Voici donc présentés, plus prosaïquement, les faits.

Le premier cas concerne une jeune femme qui, à l'aube, nageant près de la barrière de corail - c'est-à-dire assez loin du bord dans le lagon - s'est fait attaquer au niveau de l'abdomen par un requin et est morte de ses blessures. Il faut savoir que beaucoup de requins chassent la nuit et viennent ensuite se reposer dans les eaux lagunaires calmes et tièdes. Par ailleurs, ces sélaciens, comme d'autres poissons ne se nourissent pas tous les jours. Le record doit être détenu par le requin gonfleur (Cephaloscyllium ventrosium) dont un spécimen refusant de s'alimenter en captivité a vécu de la sorte 15 mois avant de mourir !

C'est un pêcheur en apnée qui a été la victime de l'autre accident. Son cadavre a été retrouvé sans tête, un bras arraché ainsi que les deux jambes sectionnées. Là aussi, il est nécessaire de prendre en considération certaines données : les animaux en détresse émettent des signaux qui éloignent leurs congénères et attirent leurs prédateurs. Et la plupart des requins peuvent déceler une seule goutte de sang dans un volume égal au bassin d'une piscine olympique !

Ceci dit, les statistiques faites sur plusieurs décennies indiquent qu'en fait les risques de se faire dévorer par les acteurs des Dents de la mer demeurent, heureusement, faibles.
Ainsi, chaque année, décèdent en moyenne 20 personne tuées par des requins, tandis que 200 succombent à une attaque d'éléphants et 2000 meurent de piqûres de guêpes ou d'abeille. Je ne donne ici que des chiffres qui fassent ressortir d'une façon évidente les proportions et ne m'appesantis pas sur les autres animaux susceptibles d'attaquer les humains, depuis les félins jusqu'aux serpents, en passant par toutes sortes de bêtes féroces, grandes ou petites.
De plus, seulement trois endroits dans le monde sont réputés comme dangereux vis-à-vis des agressions mortelles causées par des requins ; il s'agit de Sydney en Australie, du Cap en Afrique du Sud et de New York aux Etats-Unis d'Amérique. Ceux qui connaissent ces lieux savent que les eaux océaniques qui les bordent sont froides.

Et parmi les 350 espèces de requins connues à ce jour, 7 peuvent attaquer sans avertissement les hommes, la plus célèbre étant le grand requin blanc (Carcharodon carcharias), mis en vedette par les fictions cinématographiques. au risque de surprendre, je peux indiquer que le plus grand requin blanc jamais pêché le fut il y a quelques années en Méditerrannée, près des côtes françaises !
Se rejoutent à ce Lamnidae le requin taureau (Carcharhinus leucas), le requin tigre (Galeocerdo cuvier), le requin porbeagle (Lamna nasus), le grand requin marteau (Sphyrna mokarran), le requin mako à nageoires longues (Isurus paucus) et enfin le requin bleu (Prinace glauca).

En outre, il est à savoir que les agressions visent principalement la population des surfeurs et nageurs, étant que les requins apprécient les attaques du bas vers le haut, afin de profiter de l'effet de surprise et de leur vitesse. Les malheureuses victime sont en fait bien souvent prises, à cause de leur profil, pour des tortues, nourriture fort appréciée par de nombreuses espèces de squales.

Après cet aspect tragique, ces généralités sombres, cette partie liée à l'Enfer, abordons une Terre paradisiaque en évoquant des faits qui me sont personnels.

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